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Bonjour,
Aujourd'hui, les photographies que nous vous invitons à apprécier décrivent un coeur naturel peu connu de la capitale de la Haute Vienne, Limoges: il s'agit des jardins ouvriers loués avec terrains cultivables et petits bungalows de rangement des outils pour 70 euros PAR AN par la commune.
Ces jardins ouvriers, situés près de grandes cités de logements sociaux de Limoges sont intéressants, autant par leur cadre écologique que par leur intérêt social: ils permettent à des familles dont les parents sont chômeurs ou travailleurs précaires mal payés, de produire des aliments pour leurs familles, de pratiquer un exercice physique salutaire pour la santé et de s'occuper avec utilité.
Nous avons découvert par hasard ces jardins ouvriers, dont le concept vient de loin, tant en France que dans d'autres pays, mais qui est, par les temps de crise économique que le monde traverse, une idée qui peut contribuer à aider fortement les personnes en grande difficulté sociale.
Nous y avons rajouté deux photographies prises au pied levé de la grande migration des oiseaux en formation en V, un symbole de la Résistance tout trouvé pour faire la transition avec ce qui suit.
En effet, nous tenions à marquer par un hommage écrit sur ce petit et simple blog le premier anniversaire du décès d'un résistant simple, courageux et déterminé dans ses convictions d'homme libre, venu de Lorraine afin de vivre avec son épouse en Limousin.
Cet homme, Jacques de Villepin, dont le nom de famille est devenu célèbre par son neveu, homme politique, s'est éteint voici un an à Toulouse.
C'était un ancien résistant au nazisme, un homme simple que d'ailleurs, l'histoire officielle de la Résistance continue superbement d'ignorer à ce jour!
En juin 1940, âge de 16 ans, il est évacué par sa famille de Lorraine vers le Sud-Ouest de la France, en zone dite libre. Il est recueilli, avec d'autres jeunes réfugiés de Lorraine, dans une petite ferme de la Montagne Noire appelée « La Crémade »..
Il s'y fera remarquer par son mépris et son opposition, souvent affichés, de Pétain et de son gouvernement de collaboration avec le nazisme. Cela lui vaut, à 17 ans, quelques ennuis avec la police vichyste dont sa jeunesse et la solidarité de ses amis réfugiés lorrains le protègeront tant bien que mal.
Fin 1942, lorsque les troupes hitlériennes envahissent la région, il rejoint la Résistance organisée. Ce résistant, qui ne chercha pas à se mettre en avant, a notamment permis, par son courage personnel, le franchissement- sans pertes humaines- de la Moselle par les troupes américaines et françaises qui allaient libérer l'Alsace et la Haute Lorraine à l'automne 1944 avant de progresser vers le Rhin.
L'histoire de tous ses actes de résistance est encore à écrire puisque personne n'a pris, à notre connaissance, l'initiative de les recenser de son vivant.
Jacques de Villepin s'était installé, avec son épouse, en Limousin, dans le nord de la Haute Vienne, sur la petite commune de Vaulry, une région qu'il aimait beaucoup, notamment les Monts de Blond. Il n'était pas loin, ainsi, d'Oradour sur Glane, bourg symbole de la barbarie nazie qu'il avait combattue.
Comme aucune autorité publique de la région ou du département n'a rendu en 2008 un hommage solennel à ce résistant amoureux du Limousin et de la Haute Vienne, lequel n'a jamais couru après les honneurs officiels, il nous a semblé utile et sain de suppléer ici à cet oubli injuste.
Il s'agit aussi de l'histoire du Limousin et de l'Histoire humaine.
Heather et Philippe
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